Vous pouvez retrouver ici dans la rubrique “livres que j’aime” les critiques des bouquins que j’ai appréciés cette année. Grâce à mon groupe de lecture, je découvre de nouveaux horizons et très certainement des auteurs que je n’aurais jamais eu l’idée d’approcher.
En voici quelques uns.
Azoulai (Nathalie), Titus n’aimait pas Bérénice. Ce roman tente d’expliquer pourquoi l’éducation de Jean Racine à Port-Royal l’a conditionné à l’écriture d’un théâtre forcément dense, forcément dramatique. Il y a toujours impossibilité pour un héros de se faire aimer puisque l’autre ne l’aime pas et en aime un troisième. J’aurais préféré qu’elle se concentre sur l’histoire de Jean Racine sans renvoi à une autre plus contemporaine. Mais j’ai tout de même apprécié son écriture et cette recherche d’explication d’un style et d’une vie.
Barrico A., La jeune épouse, que j’ai adoré.
Blas de Robles (Jean-Marie), Dans l’épaisseur de la chair. Roman d’amour d’un fils pour son père, c’est une œuvre qui aborde les thèmes de la grande histoire (la guerre d’Algérie) dans les petites histoires (les pieds-noirs). Il y a du panache dans cette écriture, parfois un peu prétentieuse lorsqu’il cite des tas d’endroits que le lecteur est censé connaitre s’il est intelligent (ou français) ! Un livre dense et passionnant.
Chevalier (Tracy), La dame à la licorne, A l’orée du verger. Moi, ça m’a emballée, comme tous les livres de Tracy Chevalier, une vraie conteuse. Mêlant des éléments historiques à ses trames narratives, cet auteure m’entraine dans ses univers aussi sûrement que le sucre fond dans le café !
Gaudé L. Ecoutez nos défaites
Szabo (Maria), La porte. Superbe peinture de deux femmes, de deux générations, de deux classes sociales que tout sépare, que parfois le sort rassemble mais pour combien de temps ? Je trouve cette analyse de loin supérieure au prix Goncourt 2016 Chanson douce de Leila Slimani qui traitait également des rapports de force entre une femme d’ouvrage et sa maitresse.
Et le dernier Fred Vargas que je suis en train de lire comme une vrai fan que je suis.
Whitehead (Colson), Underground Railroad, prix Pulitzer, National Book Award. Voilà décrites ici toutes les horreurs que des hommes, les suprémacistes blancs, autrement dit des gens comme vous et moi, peuvent inventer pour asservir d’autres hommes, les noirs. Voilà décrits ici les fondements du racisme aux Etats-Unis, cette incroyable créativité pour asservir et briser. On suit complètement assommé l’histoire de Cora, une jeune esclave noire des plantations de coton, qui trouve un jour la force de fuir ses bourreaux pour emprunter les voies du réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite. J’ai avalé, dévoré, ce roman entre répulsion et hypnose, fascination et effroi car c’est aussi un remarquable thriller. On comprend mieux comment et pourquoi ce crétin de Trump est arrivé au pouvoir et à quel point il peut aussi être dangereux.
Et puis encore des Paasilina, et puis à peu près tous les Ruffin. Etc.
De temps en temps, je fais un affreux cauchemar de trois secondes, juste le temps de penser : Et si un jour, j’avais lu tous les livres ? Là, je me réveille en sueur et je me rassure !